Chronique des années disco avec Sheila.

Sortie le 6 octobre 2006 de "Chronique des années disco" de Jacques Pessis.
Préface de Sheila : Je n'ai jamais oublié l'instant où j'ai entendu pour la première fois la maquette de ce qui allait devenir Love me Baby. Elle avait échoué, un peu par hasard, sur un bureau et, à l'écoute, j'ai eu le sentiment de me transformer soudain en pile électrique. Je me suis sentie montée sur ressorts, j'ai commencé à danser... C'était le début d'un phénomène au son et au rythme si particuliers, le disco, qui, parti de France, a fait le tour du monde et m'a entraînée dans son sillage. Je lui dois des moments merveilleux où j'ai vécu intensément, entre deux valises... J'ai bondi dans le Concorde ou dans des jets privés, j'ai chanté en Italie à Rome, Venise et dans les arènes de Vérone, j'ai été invitée, à Londres, à Top Of The Pops, l'émission de variétés mythique de la télévision britannique... A Los Angeles, j'ai été reçue par Gene Kelly, chez lui. Il avait écouté ma version de Singin'in the rain et il désirait me rencontrer... C'était le temps où les jeunes hurlaient dans les discothèques "le fric, c'est Chic". Nile Rodgers, le leader du groupe, m'a contactée un jour et m'a offert Spacer sur un plateau. Il a ensuite travaillé avec Blondie, Diana Ross, David Bowie, et quelques autres... A New York, j'ai circulé au milieu des buildings dans des limousines aux vitres teintées. J'ai vécu dans un magnifique appartement au 37e étage, à l'angle de la 56e Rue et de Lexington. Je me suis promenée au coeur de Harlem, j'ai applaudi les plus grandes comédies musicales de Broadway. J'ai fait la fête pendant des nuits entières, au Studio 54, une discothèque géante où il y en avait pour tous les goûts et toutes les couleurs. J'ai côtoyé les Village People, Boney M, Tina Turner et tant d'autres. Prise par la folie ambiante, j'ai fait comme tout le monde, j'ai dansé jusqu'à épuisement sur la piste, j'ai fumé des cigarettes pour la première fois de ma vie. Entourée par trois danseurs choristes black, j'ai aussi mesuré, derrière des regards, des clins d'oeil, des sous-entendus, la dimension et la force du racisme aux Etats-Unis, à la fin des années 70. Sur le coup, j'ai eu l'impression de vivre un film.