Sheila dans "Le Figaro".
Sheila dans "Le Figaro" due ce mardi 19 décembre 2006.
Le Figaro: le retour de Sheila
"Le retour de Sheila en version acoustique"
CHANSON À partir de ce soir au Cabaret Sauvage, au parc de la Villette, à Paris, Sheila revient sur scène, quatre ans après son dernier Olympia. Mais pas de danseurs ni de paillettes : c'est unplugged , entourée de seulement quatre musiciens, que la chanteuse va se produire pendant une dizaine de jours. Elle promet « 70 % de chansons jamais faites sur scène » , dont un certain nombre de ses tubes des années 1960 et 1970 qu'elle n'avait jamais interprétés en concert. Cette série de spectacles vient après la sortie de son intégrale Juste comme ça . En dix-huit CD et 366 titres, c'est toute son oeuvre enregistrée qui est maintenant disponible, alors qu'une centaine de ses chansons n'avaient jamais été rééditées en CD. Pour Le Figaro , la chanteuse évoque la genèse de ce coffret et de ce concert hors norme. Page 32
Sheila ose le cabaret
« JE N'ALLAIS pas faire l'Olympia pour la quatrième fois. » La dernière fois, c'était en 2002. Une cérémonie fervente, survoltée, mélancolique, joyeuse. Des refrains que l'on connaît depuis toujours, une manière singulière de jeter la voix dans la danse, de semer de paillettes les mots simples des chansons de tous les jours... Et voici que Sheila s'installe ce soir sous le chapiteau de bois clair, de miroirs biseautés et de velours rouge du Cabaret sauvage, entre un canal et la rumeur du boulevard Macdonald, tout au bout du Parc de la Villette. À peine plus de deux cents places, une toute petite scène et « pas de danseurs. À l'âge que j'ai, c'est formidable de pouvoir se lancer dans de l'inédit, de l'inattendu. Pour quelqu'un comme moi qui chante depuis 43 ans - ou 44, je ne sais plus -, c'est un kif. » Depuis plus de vingt ans, on ne la connaît guère que dans les lumières fortes, les choeurs emballés, les chorégraphies toniques. Là, « on sera entre soi », se réjouit-elle. « Au départ, il n'était pas du tout prévu que l'on fasse un spectacle. En préparant l'intégrale, Yves (Yves Martin, son mari et producteur) a proposé d'enregistrer des bonus pour accompagner la sortie, depuis le début de l'année, de mes anciens albums. Dans chaque disque, on a repris une chanson unplugged avec juste deux guitares. En cours de route, on s'est dit qu'on pouvait reprendre des chansons que je n'ai jamais chantées sur scène et nous est venu l'idée de monter un spectacle différent. On sera seulement cinq sur scène. En cherchant une petite salle, nous sommes arrivés au Cabaret sauvage : un lieu magique, surtout pour moi qui ai toujours rêvé de faire du cirque ; un lieu qui correspond bien à ce qu'on va faire. » Elle ne veut guère dévoiler la set list de ce nouveau spectacle, promet « 70 % de chansons qui n'ont jamais été faites sur scène. À la différence du spectacle de 2002 où j'ai chanté Bécaud, Diana Ross, Dionne Warwick, Petula Clark, il y a uniquement mes chansons - des chansons des années 1960, 1970... Mais les gens vont être surpris parce qu'elles sont mises au goût du jour. » Elle assure que les « incontournables » y seront bien, et d'autant plus « qu'il y a des incontournables qu'on n'a jamais faites sur scène ». En la piquant de questions précises, on arrive à lui arracher une indication : « Il n'y aura pas Adam et Ève ». Elle ajoute : « Je suis comme ça. À l'époque, il y a des chansons que je n'ai pas voulu chanter. Même des chansons de la période disco. » « Émotionnellement plus lourd » En réécoutant les plus de trois cents chansons qu'elle a enregistrées, Sheila s'est fait quelques surprises : « Il y avait des chansons que j'avais complètement oubliées. Et d'autres qui ne sont vraiment pas ma tasse de thé, genre Et ne la ramène pas (version française, en 1981, du tube australien Shaddap Your Face de Joe Dolce, déjà passablement gratiné). Des chansons que, sincèrement, je ne vais pas réécouter. Mais il n'y en a pas tellement et c'est aussi le reflet d'une époque. Je me suis aperçu que les gens se souviennent des chansons, qu'elles soient ringardes ou non, qu'elles aient bien ou mal vieilli. Vous pouvez passer le truc le plus kitsch, les gens se souviennent des paroles dès l'intro. » Après ses concerts à Paris, elle reprendra la route des tournées au début février. « En 2007, je vais bien m'amuser en tournant avec deux spectacles. Si l'on fait des foires, des hippodromes, des trucs d'été, ce sera le spectacle avec les danseurs. Si ce sont de petits endroits, ce sera le concert unppluged. » Sheila avait véritablement commencé la scène au bout de plus de vingt ans de carrière, en 1985 au Zénith. Elle va découvrir maintenant les sensations de cabaret, les chansons à peine tenues par les guitares et le clavier, le public assis tout près, les murmures que l'on entend depuis la scène. « Ce sera peut-être émotionnellement plus lourd. Ce devrait être aussi un moment de tendresse. Surtout, ce sera beaucoup plus musical. »
Une carrière en dix-huit CD
366 chansons en dix-huit CD : Juste comme ça (Warner) est un beau coffret qui compose l'intégrale que les fans attendaient depuis longtemps, car Sheila était jusqu'alors une des rares artistes françaises à n'avoir pas connu les honneurs du gros objet récapitulatif. Voici donc tous les disques enregistrés par Sheila depuis 1962, des versions inédites, des emballements de maniaque (onze versions de Spacer sur un CD), des curiosités, des enregistrements télé... Le titre Juste comme ça ? « C'est le titre d'une de mes chansons. Mais c'est aussi quelque chose de posé. Un parcours, une vie. La question n'est pas d'aimer ou de ne pas aimer Sheila. Mais qui que soit, qu'il aime ou n'aime pas, connaît ces chansons. » Une centaine de chansons n'avaient jamais été éditées en CD et Juste comme ça est décliné en une large gamme de produits : disques à l'unité, compilations avec ou sans vidéos, etc. Le livret, pour lequel notre confrère Jacques Pessis a longuement interviewé la chanteuse, apporte une belle moisson d'anecdotes, mais aussi de photos et de documents visuels. Au hasard, la recette de la mousse au chocolat «Sheila», présentée à l'émission d'Yves Mourousi « Bon appétit », toute une époque ! Pour les fans, mais pas seulement.
Merci à Patrick de Paris et au site Gloria.
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