Sheila dans "Métro".

Sheila dans "Métro" de ce mardi 19 décembre 2006.

Sheila “unplugged”

Sheila entame sa résidence au Cabaret sauvage jusqu’au soir du réveillon

Sheila, toujours aussi "yé-yé" Photo: dr

Carrière en coffret
Warner Music France a sorti l’Intégrale, Juste comme ça, de sa carrière comprenant 18 CD et 366 chansons, datant de 1962 à 2006, avec un titre inédit, “L’Amour pour seule prière”.

infos sur www.sheila2006.fr

Qu’est-ce que cela vous fait de voir votre carrière entière dans un coffret de 366 chansons ?
Ça me fait très bizarre parce qu’il y a plein de choses qui ont marqué ma vie et qui sont restées dans ma mémoire, plein de choses que j’ai oubliées. Et là, d’un seul coup, je me rends compte quand même que je n’ai pas eu la sensation de vivre tout ça. C’est ça le plus surprenant pour moi. J’ai l’impression que j’en ai zappé la moitié, que ce n’est pas possible d’avoir fait tout ça. Ce qui veut dire que je ne me suis jamais ennuyée. Je n’ai pas eu le temps. C’est merveilleux, c’est une jolie vie !

Ça va se passer comment au Cabaret sauvage ?
On a décidé de faire un spectacle qui est un peu “unplugged”, c’est-à-dire une très petite formation, sans danseurs, dans une toute petite salle. On va reprendre des chansons que je n’ai jamais rechantées. Ça fait drôle, surtout que ce sont des chansons qui vont être remises complètement au goût du jour.

Il y a toujours un moyen de réinterpréter une chanson différemment, l’adapter à 2006 ?
Un exemple majeur est “L’école est finie”. Je ne pouvais pas la rechanter comme à l’époque, c’est impossible. La chanson reste ce qu’elle est, c’était valable ces années-là : aujourd’hui, on ne fait plus ça. Mais j’ai la chance de travailler avec quelqu’un qui a un imaginaire grand et qui donc retrouve des idées.

Vous avez aussi mené une carrière internationale. Quelle a été votre ouverture ?
J’ai eu la chance d’être là à l’époque du disco. Ça, ça m’a ouvert toute l’Europe : L’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie… Mais ce qui m’a ouvert les Etats-unis et le monde entier, c’est Chic. J’ai été leur première production. Ils ont chapeauté un projet, ils l’ont mis en route. Pour moi, c’est l’une de mes plus grosses réussites. Et ça n’a pas pris une ride. Ça fait partie des chansons qui sont hors du temps. On ne sait pas pourquoi, mais ça va au-delà de la mode.

Vous étiez l’idole des jeunes il y a trente ans. Que pensez-vous des idoles des jeunes filles aujourd’hui ?
Je pense qu’on a été des idoles parce qu’on a bénéficié d’un ensemble : il n’y avait qu’une chaîne de télé, les gens ne zappaient pas, ils étaient toujours avec nous, ils ont grandi avec nous. Aujourd’hui, le monde entier est ouvert donc ça a changé les données. C’est l’époque qui s’avance et les gamins n’ont pas le temps de s’attacher à quelqu’un. Ça va être très difficile de faire de longues carrières pour les jeunes qui débarquent.